« Il était une fois… Du Trégor à l’Anjou »

encore et toujours la poursuite de mon travail plastique sur mes racines.

Je suis issue de la rencontre entre la fille d’un « pigrollier » et d’un fendeur d’ardoises.

Mes ancêtres bretons, avant de débarquer en Anjou étaient… des tailleurs d’habits et des brodeurs.

Mes ancêtres angevins étaient, eux, fendeurs d’ardoises.

Ces travailleurs bretons immigrés en Anjou, attirés par des promesses de salaires pour travailler dans les ardoisières, arrivèrent en nombre à Trélazé. Mais là, les lendemains sont tout autre. Leurs conditions de vie sont déplorables, parlant peu le français, ils sont difficilement intégrés et regardés comme des coucous venant piquer le travail des autres, affublés de cet épithète de pigrolliers. Ce sont essentiellement des manœuvres de fond, des travailleurs journaliers, formant un sous-prolétariat dans les ardoisières.

Les fendeurs d’ardoises, eux, travaillent à la surface. Pour se protéger des stries coupantes de l’ardoise et des coups des ciseaux utilisés pour la fendre, les ouvriers se protégeaient les jambes en les enveloppant dans de larges bandes de drap.

C’est sur cette guêtre, déroulée, que je « raconte » l’histoire de mes ancêtres, brodeurs, tailleurs d’habits d’un côté, mais aussi, ouvriers et militants de l’autre.

Œuvre textile sur drap : broderies (point de Drein Pesk), gravure sur carton imprimée sur drap, textes brodés au fil de soie, gravures pointe sèche (acte de naissance, chevalement), articles de presse imprimés sur drap (papier carbone), gravure du chevalement prolongée de dentelles aux fuseaux, poudre d’ardoise, empreinte d’ardoise sur soie, rebrodée au passé empiétant au fil de soie.