A travers les mailles
Ils partent avec un simple baluchon sur leur dos et ils traversent les mers sur des rafiots pour espérer un meilleur.
Du fil de fer barbelé au filet de pêche, des silhouettes diaphanes, au bord de l'oubli tentent désespérément de passer à travers les mailles, y laissant parfois leur vie.
C'est donc sur un petit baluchon que j'ai travaillé, en forme arrondie, comme une bouée de sauvetage. A l'intérieur des petites bulles de souvenir.
Travail de détramage du fil d'aluminium, puis de reconstruction d'un réseau.
Réalisé à partir d'un rideau anti-moustique en fil d'aluminium (récupération) détramé puis retravaillé. Tricot et crochet de fil à coudre rouge. Bulles d'organza de polyester teintées à la sanguine.
A travers les mailles
Détails
La mémoire du vent
Parmi les facteurs environnementaux influençant la croissance des végétaux, le vent en est un des principaux.
Pour tenir debout face à des phénomènes météos de plus en plus violents les arbres adaptent continuellement leur croissance notamment en développant leur ancrage racinaire. Ainsi les arbres garderaient en « mémoire » le passage d'un premier coup de vent. Des travaux en laboratoire ont démontrés que les plantes ajustent leur sensibilité aux flexions successives engendrées par le vent.
Jeu entre le réseau de neurones activant la mémoire dans certaines zones de notre cerveau et du réseau racinaire des arbres soumis à des vents violents et développant un système racinaire adapté.
Technique : tarlatane récupérée (atelier gravure) puis détramée et recomposée en radicule. Reconstitution de la charpente du système ramifié des racines d'un arbre allant du pivot, aux racines charpentières, et jusqu'aux chevelus.
Dans la plupart des religions le mythe du jardin est au centre du paysage, jardin où trône l’arbre de vie et sa connaissance du Bien et du Mal, et où rampe le serpent perfide. La femme est systématiquement celle par qui le scandale arrive. Eve, malgré les interdictions du Créateur croquera la pomme défendue, entraînant ainsi l’humanité entière dans une quête du paradis perdu.
Dans l’Odyssée d’Homère, le discours est plus nuancé. Et si certaines figures féminines sont sulfureuses, elles n’en portent pas moins une grande part d’humanité.
C’est autour de l’une d’entre elles, Circé que j’ai orienté mon travail. Circé, la magicienne, celle qui connaît le pouvoir de toutes ces plantes magiques, hallucinogènes. Si elle apparaît au tout début comme un obstacle, révélatrice d’un statut ambigu entre la bête et l’homme, elle permet cependant à Ulysse d’accepter sa place en tant que simple mortel. Il restera auprès d’elle toute une année. Puis Circé, généreuse, l’aidera à reprendre sa route.
C’est le jardin de Circé revisité que je vous propose, à chacun d’y voir à quel symbole ces plantes imaginaires s’associent !