La révolte des insoumis

Roscanvec, mai 2012

La chapelle de bois II Nyoiseau, septembre 2012


Travail sur mes racines, sur ces aïeux qui font ce que je suis aujourd’hui.

Drôle de métissage… une longue lignée de tailleur d’habits…des bretons. C’est très certainement de cette mémoire ancestrale que me vient ma passion pour le fil, fil qui est récurrent dans mes travaux plastiques. Et ces bretons, brodeurs, méprisés par leurs semblables ont choisi d’émigrer vers ce qu’ils pensaient être un avenir meilleur. Ces «pigrolliers» arrivèrent en Anjou pour y travailler l’ardoise.

Ils vont  à la rencontre, mais aussi à l’encontre des ouvriers, qui travaillent dans les carrières de Trélazé. Ils découvrent un univers très différent du leur, un univers rude, sans complaisance. Leurs mains délaissent le fil pour «apprendre» l’ardoise, ses stries  aussi coupantes que leurs anciens ciseaux.

Je suis issue d’une de ces rencontres improbables…. rencontre entre la fille d’un tailleur d’habits et d’un fendeur d’ardoises.

Les carriers ont un caractère bien trempé et quand il y va de leur survie, quand la révolte gronde ils se lèvent et se soulèvent. En cette fin de journée d’été, le 26 août 1855, des groupes se mobilisent et prennent les armes.  Plus communément appelée «Révolte de la Marianne», elle reste une des révoltes des plus méconnues, encore de nos jours.

Je me suis intéressée à une de ces troupes d’insurgés partis de la carrière de l’Hermitage, lieu proche de l’endroit où mes ancêtres habitaient. Ce soir d’août ils se mettent en ordre de marche munis de pioches, de pelles, et montent vers Angers en chantant la Marseillaise. La rébellion sera étouffée dans l’oeuf, dès leur arrivée à Angers. Au procès qui suivra, un groupe de 35 insurgés dont 26 ardoisiers seront traduits devant la cour d’assise.

Cette installation comporte donc 35 ardoises. Le gris bleuté de l’ardoise, le blanc cassé des guêtres protectrices des fendeurs, la sanguine sont les trois couleurs de l’installation, drapeau tricolore revisité… en écho à Marianne.

Un livre d’artiste sur feuille de papier de soie complète cette installation

Une réponse sur “La révolte des insoumis”

  1. Chère Danièle, je souhaite aller voir l’exposition que tu organises au Triskell de Ploeren, vendredi prochain. Est ce encore dans les dates d’ouverture de ton exposition ?

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